Situé à la place du tirailleur, près de la gare de Dakar, le marché Lamine Diack communément appelé marché gare regroupe et des maliens et des sénégalais. Une bonne entente et une parfaite harmonie règne entre les vendeurs qui se disputent les clients dans un total fair-play.
Il est 14h30mns au marché gare. Malgré la chaleur accablante de ce samedi après-midi, un monde fou y grouille. Dès votre arrivée sur les lieux, des jeunes hommes se disputent votre attention. Ils vous proposent de vous amener découvrir des thioups digne de ce nom. Ce sont alors des « Miss! Qu’est-ce-que vous voulez ? Des thioups (bassins teintés) ? Je vais vous en montrer de très beaux » dans un wolof (langue dominante au Sénégal) avec un fort accent malien. Ils sont d’ailleurs nombreux les vendeurs à la sauvette et ceux assis près de leurs étalages à interpeller et à se disputer les clients. Des parasols servant de toitures aux vendeurs et des étalages de thioups et divers autre produits font figure de décor. Ces produits, réputés être de bonne qualité viennent pour la plupart du Mali et parfois du Burkina et sont très prisées par les clients. Codou Faye, la quarantaine bien sonnée, de teint clair et établi sur les lieux depuis belle lurette confirme « nous allons chercher nos produits au Mali et au Burkina parce que c’est de meilleure qualité. Les Maliens sont les meilleurs dans le domaine de la teinturerie car leurs eaux ne sont pas salés ». Elle explique d’ailleurs comment les marchandises leur proviennent « quand on a de la famille là bas ils nous l’envoient. Sinon nous nous organisons en coopérative, nous envoyons quelqu’un acheter les produits et ensuite nous nous partageons les marchandises ». Cependant d’aucuns appellent ce marché "marché mali" ou "malien" car en plus des produits provenant de ce pays voisin du Sénégal, il y a beaucoup de vendeurs maliens. Salimata Coulibaly en est une. Elle est une parfaite illustration de l’intégration africaine. De teint noir d’ébène et de taille moyenne, elle parle un wolof clair et limpide comme une bonne Sénégalaise. D’ailleurs elle ne veut pas entendre parler de distinction entre Sénégalais et Maliens. « Nous sommes des Maliens-Sénégalais. Tous les vendeurs d’ici sont des frères. Nous n’avons aucun problème entre nous. Ici, au marché mali, c’est l’entraide et la fraternité qui est de mise » nous dit-elle.
Le marché gare ou marché malien plus connu pour ses thioups de bonne qualité dont on nous a vendu un à 10000frscfa est un véritable meelting pot de par ses produits et ses vendeurs. Dans une ambiance bonne enfant, les vendeurs discutent entre eux et les rires fusent de partout. Malgré une délocalisation latente qui se fait attendre depuis quelque temps.
